pas le temps. pas le temps de s'asseoir pour dormir. pas le temps
de gober les mouches en plein vol, sommeil levant. comme une
souche vide. j'appelle. j'appelle. ma voix se tend. à l'origine de la
voix l'appel, avant même qu'elle ne s'organise en sons distincts,
en cris de bêtes en chants d'oiseaux, ou en langage articulé.
l'appel à l'autre l'appel à l'aide. l'appel à l'être. puis le silence
de l'attente. le silence debout. l'écho qui court sur les lignes
côtières, en équilibre instable sur un littoral intérieur. pas le
temps, non, pas le temps d'un instant. pas le temps de poser
sur la table une main engluée dans son propre poids, dans ses
propres doigts, sa propre chair hédoniste. serais-je donc une
nature morte ? sinuer d'une encre noire ne débouche pas encore
sur la mer ensorcelante. la mer, elle, tourne le dos aux enfants
qui gribouillent où elle s'échoue. je passe mon chemin. je passe
le temps. je cède la place. dans un ultime recours à la vague.
suis-je donc une nature morte ? ou s'est-il simplement
remis à neiger ?
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