Si
tu as perdu ton nom,
nous irons au fil des rues les plus
seules
pour t’appeler sans te nommer.
Si tu as perdu ta maison,
nous dérouterons les gardiens de
la prison
jusqu’à les laisser avec leur ombre et sans leurs
murs.
Si tu as perdu l’amour,
nous publierons un grand ban de
colombes nues
pour retarder la vie et te donner du temps.
Si tu as perdu tes limites d’homme,
nous irons jusqu’au
bout du labyrinthe sanglant
pour faire surgir du fond une autre
forme.
Si tu
as perdu tes échos ou ton origine,
nous les chercherons, mais
vers l’avant,
dans le temple final des origines.
C’est seulement si tu as perdu ta perte
que nous couperons
le fil
pour tout reprendre à neuf.
R.Juarroz
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire