vendredi 25 mars 2016

Vers la mer



Qu'on me laisse partir à présent
Je pèserai si peu sur les eaux
J'emporterai si peu de choses
Quelques visages le ciel d'été
Une rose ouverte

La rivière est si fraîche
La plaie si brûlante
Qu'on me laisse partir à l'heure incandescente
Quand les bêtes furtives
Gagnent l'ombre des granges
Quand la quenouille du jour se fait lente

Je m'étendrais doucement sur les eaux
J'écouterais tomber au fond
Ma tristesse comme une pierre
Tandis que le vent dans les saules
Suspendrait mon chant

(...)

Ainsi parle Ophélie
Dans le jardin désert
Et puis se tait toute douleur
La rivière scintille et fuit
Sous les feuilles
Le vent seul
Porte sa plainte
Vers la mer

A.Perrier






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