samedi 26 mars 2016

littoral intérieur



vous étiez là, présente en moi, presque mourante
et d'un silence nous avons fait l'espace entier, comme si
pouvait finir ce qui ne savait même par où commencer
j' étais à vos côtés, mais on ne se noie qu' en soi , n' est-ce pas ?

un homme de peu. un trottoir où vient se briser chaque pas
vous marchiez devant moi, telle une fiancée
j'avais peine - je ne sais si au souffle, ou de le retenir
quelque chose s'envolait, qui me clouait sur place
une vérité ne suffira pas - on se contentera cependant de
cette insuffisance
vous me parliez comme si je n'étais là pour vous qu'à cette
seule fin, de vous énoncer vous-mêmes
quelque chose de l'azur fermentait
j'allais nu-pieds

je cherchais ma douleur, ces allées de gravier, fausses ou fleurs
fanées, ce ciel toute pitié
je cherchais ma douleur - une telle joie l'incarnerait, me suis-je
dit en parcourant votre odeur
là vous vous dressiez, où déjà je sombrais

vous précédais-je, sur la route à grands pas ?
passai-je sur votre nuque le cri chaud de mon souffle ?
tout mon être crissait, stridence - je ravalais comme je pouvais
la salive de vous aimer, rauque d'aimer, de vous cracher dessus
, de vous cracher dessous,
de me noyer dedans...

demain la mer
n'aura pas d'autre goût...





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